Klaus Rinke, Mutation (71) |
Dans
cette bande, on voit d'abord l'artiste, étendu sur le dos,
lever lentement un bras et s'en couvrir les yeux ; tout en parlant,
il désigne de son corps puis se cache le visage des deux bras.
Suit un en fondu enchaîné, qui ne montre plus que son
buste. Tandis qu'il se cache le visage, on l'entend dire en voix off
: "Ich - Meiner - Mir - Mich" (Je - Le mien - Me - A moi),
puis, changeant la position de sa main, il prononce : "Du - Deiner
- Dir - Dich" (Tu - Le tien - Te - Toi). Tout en de mouvements,
il décline ensuite la liste des pronoms personnels. Suivent
les prépositions, avec une pause plus ou moins longue entre
les groupes de mots et des mouvements de la main qui ne changent pas
toujours à chaque mot.
Klaus Rinke développe
un alphabet des gestes de la main en tenant compte de la symétrie
non seulement des moitiés de visage gauche et droit, mais
aussi des bras. [...] Comme pour
les Démonstrations primaires, le langage corporel de Klaus
Rinke constitue une mesure qui structure le déroulement temporel
des enchaînements de mots et crée en même temps
un lien avec l'espace. L'artiste met ses membres à disposition
comme échelle d'explication permettant d'éclaircir
les lois de la mesure, du nombre, de la proportion. En même
temps, il se présente lui-même comme personne par le
truchement de son corps. [...]
|